Arts plastiques et cinémas expérimentaux.
Stage de l'académie de Versailles (78).
Le temps au cinéma.
Paul Valéry, « On ne perçoit le temps même que lorsqu’il y a quelque désaccord — dans l’attente — la douleur — la presse — le vouloir. »
OE. IV, 73, Notes, danse, p. 1721, Paul Valéry, cité dans Paul Valéry, philosophie de l’art, par Patricia Signorile, éd. Librairie 1 philosophique J. Vrin, 1993, p. 128
Le temps se donne à voir dans ce qui en fracture le cours banal (retard, accélération, fragmentation, ellipses…)
Lundi 2 mars 2020
I - Les strates temporelles
Surimpression : Cœur Fidèle, Jean Epstein, 1924
Les temps se contredisent : les rythmes ou les tempos se rencontrent
Musique lente et douce sur scènes violentes ou trépidantes :
procédé fréquemment utilisé dans le cinéma de Scorcese.
Vaisha l'aveugle de Théodore Ushev
La référence
La minute lumière
Autoportrain au trait orange, Jean-Marie Leicknam
La minute Lumière flash caméra : le train Lumière
La Douche dans Phantom Of The Paradise, Brian de Palma
Le direct
Expérience liée à la télévision et à la vidéo
Voir Dan Graham
Dan Graham, Performer/Audience/Mirror, 1975, 23 minutes
(cf. http://www.ubu.com/film/graham_performer.html)
Dance de Sol Lewitt, Philip Glass et Lucinda Childs, création en 1979.
Le « montage » sans Time line (Boucles)
(direct pendant des spectacles : Julien Appert )
Tournage avec 3 caméras et mixage en direct.
Passage obligé : atelier direct.
« 3 caméras en direct du passé. »
II - Rapide/lent
Les débuts du cinéma 16 im/s
-> films burlesques en accéléré connotation burlesque
Le burlesque Charlie Chaplin
René Clair, Entr’acte, 1924
Pasolini, La Ricotta, 1963
Louis Malle, Zazie dans le métro, 1960
Tex Avery, Le loup
Pipilotti Rist, I’m Not The Girl Who Misses Much, 1986
Cédric Klapisch, L’Auberge espagnole, 2002 - évocation du burlesque
Painlevé : voir pousser les plantes, inverse de voir les différentes positions du cheval au galop
-> l’inconscient optique selon Benjamin : le ralenti (comme l’agrandissement)
fait voir ce que ne nous permet pas de voir le temps objectif.
« Il y a deux types de ralentis : le ralenti façon De Palma et le ralenti façon John Woo.
L’un est dans la tension retenue, l’autre est dans l’explosion, la propagation. De Palma,
c’est le ralenti précoïtal, il voudrait, mais il se retient. John Woo, c’est le ralenti post-coïtum,
il lâche tout. Je préfère les ralentis à la De Palma. »
« L’art du piksari », Entretien avec Bong Joon-Ho, Cahiers du Cinéma n°618, déc. 2006, p.48-49
Antonioni, Zabriskie Point, 1970
Bill Viola, Hatsu Yumé (First Dream), 1981
Les connotations du lent
Profession Reporter, ironie dramatique début : très lent
Tentation de la peinture
La sublimation, la mise à distance
Pelechian, Les Saisons, 1975
Le Bullet Time de Gondry : pub Smirnoff et Matrix des frères Wachowski,
maintenant réalisable en effets spéciaux en 3D
https://www.youtube.com/watch?v=qbOGJy3P6rA
Mardi 3 mars 2020
III- Le mécanisme perceptif du cinéma
Les 16 images/s
L’image se fige : la suspension de la suspension d’incrédulité
- la tentation de la photo ou de la peinture
Frank Capra, La Vie est belle, 1946
Scorcese, Les Affranchis, 1990
Paris qui dort de René Clair
Woody Allen, Matchpoint, 2005 (moi)
Duras, L’Homme-Atlantique, 1981 : les noirs comme allusion à l’obturateur du cinéma
Suspense
Plan-séquence
Orson Welles, La Soif du mal, 1958
Gus Van Sant, Elephant, 2003
Michaël Snow, Wavelenght, 1967
IV - Continuité/ Discontinuité - Fragmentation du temps - ellipses code ou ce qui est hors code
Gondry, IAM je danse le MIA, 1993
Celle qui se donne à voir : le faux raccord
Celle qui est devenue code : l’ellipse
Jean-Pierre Melville, L’Armée des ombres, 1969
Le jump cut : Godard, À bout de souffle, 1960
Buñuel, Un chien andalou, 1929 https://youtu.be/054OIVlmjUM à 13mn 30 intertitre
Andy Warhol, Sleep, 1964 https://youtu.be/KaiEM2lUoZg
Christian Marclay, The Clock, 2010 https://youtu.be/C0ZLrW2dmAw
Rose Lowder, Bouquets
Effet perceptif du mouvement à partir des images figées
Flash Caméra : désynchronisation
Paul Sharits : images en flash : le « flicker »
Mercredi 4 mars 2020
V - Narration : Passé - Présent - Futur - Flash Back
Marcel Carné, Le Jour se lève, 1939
Orson Welles, Citizen Kane, 1941
David Lynch, Lost Highway, 1997, Mulholland Drive, 2001
Chris Marker, La Jetée, 1962
Resnais, Je t’aime je t’aime,1962 : séquences en désordre- idem, même époque, dans La Jetée.
Gus Van Sant, Elephant, 2003, Pulp Fiction, de Quentin Tarantino, 1994 ou Rashomon de Kurosawa, 1950
Circularité, Répétition : rythme et tempo —> Pacific 231 Jean Mitry
Brian de Palma, Phantom of the Paradise, 1974
Raoul Ruiz, Le Temps retrouvé
Gif : Dewar et Gicquel
L’Ange Bokanowski
frères Lumière : la construction du mur
William Kentridge, Cinq Thèmes, partie d’une installation de 5 films.
Le Gif animé. Ex : Le Menuet, Dewar et Giquel, 2013, exposition au Palais de Tokyo :
https://www.youtube.com/watch?v=5_mQm1FgzpY
VI – Projection des réalisations et conception de séquences pédagogiques
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Lundi, mardi et mercredi réalisation d’une ou de plusieurs propositions au choix :
Entre-temps
Mon cinéma ne tourne pas rond
Tout s’enchaîne !
C’est dépassé !
Tourné-monté.
Miettes de temps.
1 plan-séquence : un défi.
Toujours en retard ?
Passage obligée : atelier direct.
« 3 caméras en direct du passé. »
Filmer cette installation hors du temps en une prise directe de 3 minutes maximum.
Lien donné par Sylvain:
"Dans le noir du temps" (2002) de JL Godard.