Arts plastiques et cinémas expérimentaux.
Stage de l'académie de Versailles (78).
Le Geste.
« Ayant pour centre le geste et non l’image, le cinéma appartient essentiellement à l’ordre éthique et politique et non pas simplement à l’ordre esthétique. [...] Le geste consiste à exhiber une médialité, à rendre visible un moyen comme tel. (du coup, l’être-dans-un-milieu de l’homme devient apparent, et la dimension éthique lui devient ouverte. »
(Giorgio Agamben, « Notes sur le geste », traduit de l’italien par Daniel Loayza, Trafic, n°1, hiver 1991, pp. 34-35)
Sur l’aspect politique du geste dans certaines circonstances, le film Patterns of Life, couleur,
2015, 15’30’’, de Julien Prévieux, éclaire sur une petite histoire de protocoles de capture de gestes.
Le geste au cinéma, comme dans la vie, implique un champ d’études vaste, qui comporte de nombreuses questions et des points de vue multiples. D’abord, qu’est-ce qui va faire remarquer un geste ? Il va être isolé du reste ou répété, dramatisé, mis en évidence par une série de procédures cinématographiques, plastiques ou oraux. Les gestes que nous allons observer et commenter auront tous un aspect remarquable, ils seront rendus visibles et d’autant plus propres à produire du sens. Mais ce sont d’autres aspects qui vont mener notre réflexion ici, même si elle va se nourrir des aspects des gestes. Par exemple, on pourra considérer le geste en fonction de son caractère technique. Par exemple, son rapport à l’outil, quand il s’agit d’un geste de fabrication, et plus particulièrement dans un retournement interroger les gestes de la fabrication filmique.
Le geste peut être mis en évidence pour son habileté, le savoir-faire qu’il manifeste. Dans le domaine artistique, le geste est souvent détourné ou magnifié, selon une dimension ironique ou laudatrice...
Le geste
Littré : L'action et le mouvement du corps et particulièrement des bras et des mains, action et
mouvement employés à signifier quelque chose.
Simple mouvement du bras, ou du corps, de la tête.
ÉTYMOLOGIE
Lat. gestus, contenance, geste, de gestum, supin de gerere, porter.
lat. gestus « attitude, mouvement du corps, geste »
Le geste est un mouvement du corps. Des gestes semblent gratuits, pure décharge, d’autres permettent de vivre, les troisièmes de communiquer.
Lundi 3 avril 2023
1 - Geste et techniques.
1. a - Le geste d’accomplir une tâche
Il correspond à une nécessité directe ou à un métier
Akerman Chantal, Jeanne Dielman, 23 quai du commerce, 1080, Bruxelles, couleur, 1975, 201’ élu en 2020 meilleur film de tous les temps par le British Institute
https://www.festivaldelhistoiredelart.fr/jeanne-dielman-23-quai-du-commerce-1080-bruxelles/
« Dans Jeanne Dielman, le jeu de Delphine Seyrig est extrêmement épuré. Il n’y a rien de superflu, aucun geste inutile, aucun effet parasite : Chantal Akerman a énormément travaillé avec elle dans ce sens, et les images tournées pendant les répétitions par Sami Frey en témoignent. Grâce à ce support vidéo, la cinéaste a cherché avec son actrice une manière d’élaborer des gestes précis, très définis dans l’espace. Elle a également pu tester les cadrages, la frontalité, la durée des plans, tout ce qui peut être réalisé en un temps donné. Surtout, elle a pu préparer la manière dont l’actrice allait reconstruire les gestes. Car si devant Jeanne Dielman, le spectateur peut avoir l’impression d’être devant du temps réel, cela reste bel et bien une réalité entièrement reconstruite.
Chaque action, chaque geste a été découpé en micro-actions, en micro-gestes. Chaque mouve-
ment dans l’espace est contrôlé et chronométré. Lorsque Jeanne Dielman met le couvert, il s’agit vraiment pour l’actrice de poser chaque élément de manière très précise sur la table : installer assiettes, serviettes, couverts, verres, bouteille, salière, chacun à leur tour. Quand la mécanique se dérègle et que les gestes de Jeanne se font désordonnés, le contraste devient d’autant plus marquant. Cet aspect très stylisé était essentiel pour Chantal Akerman. Pour elle, la meilleure manière d’atteindre l’essence même de la réalité est de la recomposer. C’est en cela que l’on peut voir Jeanne Dielman comme un film hyperréaliste, un style que Chantal Akerman revendique elle-même, en référence à une tradition picturale résolument non naturaliste. Et c’est précisément par cette approche hyperréaliste que la cinéaste réussit à donner une forme à la charge mentale, ordinairement invisible, de la vie quotidienne des femmes. » Hélène Fleckinger, Propos recueillis par Damien Truchot, coordinateur et programmateur de la section cinéma du festival, à Paris le 29 novembre 2022.
Nisic Natacha, Catalogue de gestes, Couleur, silencieux, 8mm gonflé en 16mm,
35 gestes:1/marron 2/ feuille 3/ fleur 4/piscine 5/T.shirt rouge 6/T.shirt bleu 7/T.shirt jaune
8/pomme 9/terre 10/buée 11/pêche 12/orange 13/mètre ruban 14/main 15/cahier 16/ca-
resses 17/mouchoir 18/ balle 19/manucure 20/frotter 21/jet d'eau 22/frotter mouchoir 23/
caresses 24/brasse 25/blessure 26/bague âgée 27/bague jeune 28/frotter âgée 29/frotter
jeune 30/craie 31/savon1 32/ongles 33/savon2 34/essuyer 35/tricoter
Cavalier Alain, L’illusionniste, couleur, 1992, 13’
https://ciclic.fr/ressources/l-illusionniste
La main habile/malhabile - le savoir-faire ancestral - Le geste professionnel
Le Geste et l’outil
L’homme commande : La Repasseuse, Alain Cavalier
La machine commande : Les Temps modernes, Charlie Chaplin
-
dessaisissement de l’homme de ce qu’il fabrique.
1. b - Geste et soustraction
Le geste qui soustrait, soustrait au regard
L’habileté du geste vise à le soustraire au regard
Bresson, Pickpocket, noir et blanc,1959, 73’ scène du passage du portefeuille
Le geste se dérobe au regard des autres personnages, mais Bresson, par des inserts, nous le met en évidence.
Carax Léos, Mauvais Sang, couleur, 1986, 116’
Scène du jeu de bonneteau (Denis Lavant) : le mouvement filé floute le geste, qui se montre très véloce, très habile, qui se dérobe à notre regard.
L’habileté est traduite par une quasi invisibilité des mains
Huyghe Pierre, Dévoler, caméra de videosurveillance, 1993, 10’’
1. c - Le geste de l’artiste.
L’habile - la technique - le jeu
Le geste d’un savoir-faire moderne, inventé par l’artiste
Hans Namuth, Jackson Pollock 51, 1951, couleur sonore, 09'33''
Richard Serra, lui invente un geste qui n’est pas celui de son travail artistique, avec les mêmes moyens : sa main, du plomb.
Serra Richard, Hand Catching Lead, Film 16 mm noir et blanc, silencieux, 1968
C’est l’époque où Richard Serra réalise des sculptures en plomb et s’intéresse tellement aux
gestes qui les fabriquent, qu’il donne pour titre à ses sculptures les verbes correspondant aux actions nécessaires pour fabriquer ses œuvres
« En 1967, il dresse sa Verb List, une liste de 84 verbes d’action (éparpiller, appuyer, plier...), caractérisant les processus qu’il entend appliquer à la fabrication manuelle ou industrielle de ses sculptures. Ici, une plaque de plomb – matière que l’artiste apprécie notamment pour sa malléabilité – est « enroulée, emballée, sciée » en une sorte de bûche de métal. L’œuvre se réduit tautologiquement au processus, préalablement défini, dont elle porte le nom : Rolled, Encased, Sawed. »
https://www.centrepompidou.fr/fr/ressources/oeuvre/c4r9Lz7
« Le film de Richard Serra, Hand Catching Lead, 1968, présenté pour la première fois en 1969 dans l’exposition « Anti-Illusion. Procedures/Materials », s’offre comme une métaphore du ruban filmique. Le dispositif est simple : des feuilles de plomb tombent régulièrement dans le champ de la caméra, tandis que la main de l’artiste tente de les attraper. Les premières, par leur chute répétée et verticale, évoquent le mouvement de la pellicule ; la main de l’artiste figure les barres transversales du cadre qui disparaissent avec l’accélération du défilement. Au fur et mesure de cette scansion répétitive, la main s’obscurcit et s’apparente à une ombre chinoise. »
« Hand Catching Lead réaffirme une narration potentielle au cœur même de la matière filmique. Richard Serra « reconstitue, à main nue – d’une seule main en fait –, la séance de cinéma », écrit Philippe-Alain Michaud (catalogue Le mouvement des images, p. 8). Il montre que le processus cinématographique n’a besoin que des conditions rudimentaires pour créer des images se suffisant à elles-mêmes. »
Gordon Douglas et Parreno Philippe, Zidane, un portrait du XXe siècle, installation vidéo, 2006
Leicknam Jean-Marie, Tromeur. La branche, le fagot. 16 mm,couleur 50', 1984. à 19’
Leicknam Jean-Marie, Prélude à la fin du jour, couleur, vidéo, 2022, 28’
https://www.youtube.com/watch?v=wvUIFpf7ggo
1. d - Le geste transformé par le dispositif filmique.
Ce que permet le dispositif cinématographique, de modifier les paramètres temporels, fait voir les gestes autrement. On se rend compte que les gestes sont, comme le signifie Agamben dans
Notes sur le Geste, de l’ordre de la médialité, et qu’ils sont intermédiaires entre les corps et le
monde. Ils produisent des effets qui ne sont pas toujours ceux escomptés.
Inversion
Kentridge William, de la série Journey to the Moon, vidéo, animation, noir et blanc silencieux, 2003.
Lumière, Démolition d’un mur, 1896 : le geste en balancier, oscillant, semble le même à l’endroit et à l’envers. C’est son effet qui change.
Accélération
Pasolini, La Ricotta, Noir et blanc et couleur, 1963, 40’
Pixilation
Mac Laren, Les Voisins, animation, pixilation, 1952, 8’
À l’inverse, dans le système de la rotoscopie, le mouvement fabriqué, artificiel, ressemble au
geste réel. «Le rotoscope, inventé par Emile Cohl (1908) et Max Fleischer (1915), permet de redessiner un corps réel, celui d'un acteur ou d'une actrice par exemple, en prise de vue réelle. La technique était surtout utilisée pour rendre les girls conformes à la sensualité attendue et réelle des danseuses professionnelles.» Johanne Villeneuve, Vitesse et dématérialisation. Le corps du toon chez Tex Avery, « Cinémas », 7(1-2), pp. 55–72
https://www.erudit.org/en/journals/cine/1900-v1-n1-cine1498743/1000932ar.pdf
Disney Walt, Blanche-Neige et les 7 nains, 1937, 83'
Ari Folman, Valse avec Bachir. 2008. 86'.
1. e - Faire éprouver le geste du cameraman.
Mekas Jonas, Notes on The Circus, couleur, 1966, 12’
Buster Keaton, Le cameraman, noir et blanc,
Hammer Barbara, passage sur la tenue de la Bolex, dans le documentaire sur la Bolex d’Alicia Bolsey,
L’Aventure Bolex, 2018.
Toute caméra-épaule : on citera Cassavetes par exemple ou Lars Von trier avec le Dogme.
2 - Le geste automatique
Henri Bergson et l’automatisme envisagé comme source du comique. « Le comique est inconscient [...] le geste échappe ; il est automatique » le rire, p. 22-23, en italiques dans le texte. Pas toujours comique, parfois accablant, parfois édifiant sur le rapport entre homme et machine.
2. a - Le geste machine
La répétition caractérise ce type de geste
La machine de l’inconscient : politique, le lapsus gestuel.
Kubrick Stanley, Docteur Folamour, noir et blanc, 1963, 95’
Le geste se détache de son objectif : la folie.
Chaplin, Les Temps modernes, noir et blanc, muet, 1936, 87’
La « botte secrète », le geste imparable qui gagne à tous les coups, ironie burlesque dans
Tati, Les vacances de Mr Hulot, noir et blanc, 1953, 85’
Le même geste, la répétition.
Zbigniew Rybczyński, Tango, animation, couleur, 1980, 8’.
À l’inverse, c’est la machine qui imite le geste de baisser ou non les paupières dans
Vertov, L’Homme à la caméra, noir et blanc,1929, 68’
Tous les GIF actuels jouent sur la brièveté, la rapidité, la fascination de la répétition et de l’isolement du geste de son contexte. On peut le faire ponctuer visuellement une phrase, un événement.
Erdal Inci : https://erdalinci.com/p
2. b - Le geste automatique érotique.
Léger Fernand, extrait de Ballet mécanique, noir et blanc,1923, 20’, musique Georges Antheil
Les mécanismes sociaux : la femme qui ploie sous le travail et les tâches répétitives et la femme séductrice, le sourire automatique.
« Des objets sont filmés en gros plan, comme des fouets de cuisine, qu’il confronte à des ma-
chines, des visages, des morceaux de corps. Les images sont répétées, recadrées, manipulées,
notamment par surimpression, produisant une œuvre rythmée, à l’origine accompagnée d’une musique de Georges Antheil. Léger accomplit ainsi dans le médium cinématographique le programme que sa peinture avait fixé. »
Guilleminot Marie-Ange, Mes Poupées, 1993, 21 bas, millet et talc, le public est invité à toucher
La démarche, on peut considérer qu’elle devient un automatisme, et lorsqu’elle est chaloupée, qu’elle engage un balancement, qu’elle est ralentie par un procédé filmique, alors la grâce érotique est visible (male gaze, peut-être, mais grâce érotique quand même).
Wong Kar Wai, In the Mood for Love, 2000, 98’
le battement optique associé au battement érotique
Sharits Paul, Mandala/End War, 16mm / coul-n&b / silencieux / 1E / 5' 00
Jean Renoir, une partie de campagne, noir et blanc, 1936, 45'.
Mardi 4 avril 2023
3 - Le geste détourné
Le geste, on l’a vu avec Les Temps modernes, peut se détacher de son objet, de son utilité, et
prendre un caractère erratique, ou simplement se détourner : vers la représentation et la caricature.
Lewis Jerry, The Errand Boy, noir et blanc, 1961, 92’
Extrait des gestes du patron
Certains artistes vident le geste de sa substance utilitaire originelle et en font un mouvement abstrait. Julien Prévieux se penche sur l’usage qu’il est fait dans une société où se créent de nouveaux appareils, utiles, certes, mais qui créent de nouveaux contrôles inconscients, une domestication des corps.
Prévieux Julien, What Shall We Do Next ? Séquence #1 - 2007-2011, vidéo, noir et blanc, muette, 3’54’’
https://www.previeux.net/fr/videos_WSWDNSeq1.html
https://www.lesinrocks.com/2014/12/02/arts/arts/previeux/
« Ce film d’animation se présente comme une « archive des gestes à venir ». Ces gestes sont liés à des brevets pour l’invention de nouveaux appareils, déposés entre 2006 et 2011 auprès de l’agence américaine USPTO. Le fonctionnement de ces machines (organiseurs électroniques, ordinateurs portables, consoles de jeux...) nécessite des actions qui sont spécifiées et brevetées alors même que l’objet n’existe pas encore. Constatant que la technologie joue le rôle d’un pres cripteur de comportements, qui relèvent de plus en plus de la propriété privée, l’artiste s’approprie ces gestes et les soustrait à leur fonction utilitaire. Il imagine un enchaînement de figures qui semblent flotter à la surface de l’écran et transforme la vidéo de démonstration en abstraction chorégraphique. » Julien Prévieux.
D’autres artistes inventent de nouveaux gestes pour en faire une structure répétitive, une sorte de module temporel lourds de connotations, comme Hand Catching Lead, de Richard Serra, déjà vu tout à l’heure.
Quant à Martha Rosler, elle transforme des gestes d’usage liés à des objets domestiques en une scène de mime devenue étrangement brutale et inquiétante, à l’inverse de l’image de la femme douce et soumise dans sa cuisine.
Rosler Martha, Semiotics in the Kitchen, noir et blanc, 1975, 6’ 9’’
Enfin Pierre Bismuth caricature l’expressionnisme abstrait dans une démarche conceptuelle qui semble illustrer parfaitement les propos confus du grand psychanalyste souvent obscur, Lacan.
soit du discours, soit de l’expressionnisme abstrait : effet burlesque Pierre Bismuth, Lacan, de la série “Following the Right Hand of...”, 2012
Bismuth Pierre, Lacan, de la série “Following the Right Hand of...”, 2012
Texte sur l’œuvre
https://www.courte-line.net/2021/12/13/du-caractere-amovible-du-bras-de-lacan/
https://www.centrepompidou.fr/fr/programme/agenda/evenement/F4xxUMO
4 - Le geste rassembleur
4. a - Le geste rassembleur dans l’espace
On a vu la démarche et son caractère automatique, son aspect répété permet de lui donner un
pouvoir assembleur. Ce n’est pas pour rien qu’un élément de montage très fréquent, qui vise à
fluidifier des passages sans cela brutaux d’un espace à l’autre, s’appelle le raccord dans le geste.
Deren Maya : raccord dans le geste, Meshes of The Afternoon, noir et blanc, 1943.
La chorégraphie, qui invente des geste et les répète comme sur une partition, rassemble :
socialement et politiquement dans :
Von trier Lars, Dancer In The Dark, couleur, 2000, 139’
Extrait de la danse dans l’usine.
Steyerl Hito
à 5.30-7.30
Painlevé Jean, Les Pigeons du square, couleur, 1982, 26’
Le geste assemble l’animal et l’humain, par delà la frontière des configurations des corps.
https://www.capuseen.com/films/5118-les-pigeons-du-square
Huyghe Pierre, Human Mask, couleur, 2014, 19’
Leicknam Jean-Marie, Saï Kyjima danseur Kalado, vidéo, couleur, 1989, 18'.
4. b - Le geste rassembleur dans le temps.
Childs Lucinda, Dance, 1979 —> Deux moments différents (le film projeté et la danse sur la scène) mais aussi répétition des gestes, avec une combinatoire différente. Les gestes répétés traversent le temps, comme une mémoire : réflexion sur la mémoire, la rétention tertiaire selon Bernard Stiegler. Rejouée en 2011. Sol et film de Sol Lewitt, musique de Philip Glass, répétitive.
Combinatoire sans arrêt différente de gestes en nombre restreint.
https://www.youtube.com/watch?v=CByoefokGrA
Godard Jean-Luc, À Bout de Souffle, noir et blanc, 1960, 90’
Le geste de passer son doigt sur la bouche marque l’admiration de Boiffard pour son modèle
Humphrey Bogart. Question qui anime le film de Resnais, Mon Oncle d’Amérique.
Hommages
Reynaud-Dewar Lili, Hommage à Joséphine Baker, 2022
Varda Agnès, Les Glaneurs et la glaneuse, couleur, documentaire, 2000, 82’
Mercredi 5 avril 2023
5 - Geste - Expression – Langage
5. a - Le geste codé
Les gestes hiéroglyphes ou symboles : il faut les décoder.
Michael Baxandall, L'oeil du quatrocento. chap 6: le langage du corps et des gestes. p 91
Decouflé : Le p’tit Bal Perdu, 1994, 3’49’’
Lynch David, Twin Peaks - Fire Walks With Me, couleur, 1992, 135’.
Richard Jean-Louis, Mata-Hari, noir et blanc, 1964, 93’, avec Jeanne Moreau.
5. a - Le geste expressif
Cassavetes, Une femme sous influence, couleur, 1974, 155’
Les gestes de Gena Rowlands expriment son attente et son impatience.
Capra Frank, Extravagant M. Deeds, noir et blanc, 1936, 114’
Nisic Natacha, Un geste, vidéo, 2020, 26’’
https://www.facebook.com/watch/?v=179216913774393
Farocki Harun, L’Expression des mains.
Bouhnecki, 24 heures de la vie d’une femme.
L’expression par contraste
Tsaï Ming Liang, entame en 2012 la série des Walker Films, œuvre insistant sur la notion de lenteur, comptant neuf films à ce jour. Son acteur fétiche, Lee Kang-Sheng, évolue dans des paysages urbains.
Auparavant, une Coréenne, Kim Sooja, avait déjà travaillé sur un contraste similaire entre la vie de la ville et la lenteur du temps rural, artisanal. « Filmée de dos, vêtue d'une longue robe noire, sur six écrans disposés en rectangle, l'artiste se dévoile dans divers paysages urbains ou naturels : debout dans une rue passagère à New York, à Delhi, à Shanghai, à Tokyo. » (Wikipédia) Elle s’abstient de tout geste.
https://www.youtube.com/watch?v=1O8TIFipdvw
Ci-dessous un documentaire flash d’Arte sur ce travail.
6 – Projection des réalisations et conception de séquences pédagogiques
Lundi, mardi et mercredi réalisation d’une ou de plusieurs propositions au choix :
Gestes inventés pour une machine qui n’existe pas.
Inadaptation objet/geste.
Personnage/gestes burlesques.
Chorégraphier des gestes du quotidien.
Modifier des gestes par un dispositif filmique (marche arrière,
animation, pixillation...).
Abstraire un geste de son objet.
Geste : traces.
L'œil tactile.
Geste échoué.
Passages obligés :
Atelier direct.
« 4 caméras en direct . » Une prise directe de 3 minutes maximum.
Imaginer une chorégraphie autour du thérémine en jouant sur le rapport son/image.
Carolina Eyck. The Flight of the Bumblebee performed on the theremin.
Chargement d'une caméra Bolex 16mm.
Filmer cette action à intégrer à une autre production.
Images de mains:
https://www.istockphoto.com/fr/search/search-by-asset?assetid=936418520&assettype=image